Groupe de travail interministériel « bibliothèques et inclusion numérique ».

par Médiateur Numérique
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Groupe de travail

À l’invitation du ministère de la Culture (Direction générale des médias et des industries culturelles) et de l’Agence du numérique (Mission Société numérique) j’ai participé au groupe de travail interministériel autour de la question de l’inclusion numérique en bibliothèque. L’objectif de ce groupe de travail était de prédéfinir une série de recommandations à l’adresse des ministères concernés sur trois points :

  • La définition du rôle et des missions des bibliothèques en matière d’inclusion numérique : d’un positionnement hétérogène des établissements à une feuille de route commune ?
  • L’identification et le contact avec les publics cibles : du diagnostic des besoins à l’orientation ou l’accompagnement.
  • La formation et la professionnalisation des acteurs de l’inclusion numérique en bibliothèque : une complémentarité entre les professionnels de la filière bibliothèque et les médiateurs numériques.

Le groupe de travail était constitué de professionnels des bibliothèques bien entendu, mais aussi d’élus, et de médiateurs numériques à travers leurs structures ou leurs dés, à travers des associations représentatives (comme l’Association des Bibliothèques de France ou l’Association des Maires Ruraux par exemple).

Les échanges ont eu lieu à la fois sur un forum dédié (disponible à cette adresse) et à la fois en présentiel. Voici ce que je retiens de ces échanges.

Une charte de l’inclusion numérique

Je ne suis pas un grand fan des chartes d’ordinaire. Pour autant, cette charte-ci me paraît indispensable. Dans son préambule, la charte définira l’inclusion numérique. Nécessairement, cette définition devra reprendre les éléments du rapport du Conseil National du Numérique (voir par ailleurs mon billet sur l’e-inclusion). La charte va ainsi permettre de poser une définition commune. Cette définition dépasse de loin le champ des bibliothèques, elle servira aussi à l’éducation populaire, aux aidants, aux travailleurs sociaux et même à l’éducation nationale.

Le-inclusion repose sur quatre piliers : accès, littératie, médiations et pouvoir d’agir. S’inscrire dans cette charte, c’est mettre en œuvre ces quatre piliers simultanément.

Former

Les bibliothécaires ne sont pas formés à l’inclusion numérique dans leur formation initiale. Les travailleurs sociaux ne le sont pas plus. Il faut donc introduire dans les formations initiales des bibliothécaires, des travailleurs sociaux, des animateurs socioculturels un module inclusion numérique commun. Chaque corps de métier pourra voir sa formation initiale enrichie d’un tronc spécifique adapté, notamment sur l’impact du numérique dans sa posture professionnelle.

En plus de la formation initiale, il faut également proposer des formations tout au long de la vie, des formations sur les outils, les usages et les enjeux de l’inclusion numérique à ces professionnels. Cela suppose d’identifier les formateurs potentiels. Ce travail d’identification peut très bien être mené par la Mission Société Numérique en relation avec le CNFPT par exemple.

Accompagner l’utilisateur

Pour accompagner au mieux l’utilisateur, il faut mettre en place un parcours dans une logique de dossier numérique partagé. Ce dossier permettra de suivre les réponses apportées à l’utilisateur et sa montée en compétences.

Ce parcours oblige à avoir une vision globale (à l’échelle de la commune ou de l’EPCI) des structures de médiation numérique. Dans une commune, le citoyen peut être accompagné par la MJC, Pôle Emploi, la bibliothèque et une association sur ses besoins numériques. Aucun ne sait ce que fait l’autre en général et encore moins quand il s’agit de savoir les réponses apportées à un utilisateur.

En développant une cartographie fine du territoire, on pourra définir les contours et les missions de chaque acteur de la médiation numérique. On pourra ainsi orienter l’utilisateur vers le service le plus adapté à sa demande. Par le biais d’un test de positionnement, le médiateur pourra évaluer le niveau d’autonomie de l’utilisateur. Ce niveau sera renseigné sur un profil en ligne. En se présentant dans un autre lieu, l’utilisateur n’aura pas à reformuler sa demande. À l’issue du traitement de celle-ci, son éventuelle montée en autonomie sera évaluée par le médiateur selon un référentiel commun (se basant par exemple sur Pix).

Agir local, pensé global.

La charte doit lier de manière transverse les enjeux numérique aux enjeux de développement durable (agenda 2030) et aux enjeux d’accessibilité.

L’enjeu de mon point de vue est de partager plus amplement notre vision de la société numérique La tribune de la Fing nous y invite. Rendons la visible, lisible et partagée.

Pour une mise en place effective, il faut de surcroît des fonds. Aussi, je propose que sur tout projet d’investissement numérique (genre THD) 1 % soit consacré aux usages. En rendant ce 1 % obligatoire, on obligera de fait les collectivités à écrire des stratégies locales de médiation numérique. On pourra financer, en partie, des postes de coordinateur inclusion numérique.

Droit de suite

Beaucoup de choses dites à l’occasion de ce groupe de travail étaient des redites. Il y a quelques années déjà, à Romans Sur Isère, je faisais partie de ceux qui s’interrogeaient sur la coopération entre bibliothécaires et médiateurs numériques. Le groupe de travail a insisté sur un calendrier. Place aux actes désormais, la communauté veille.

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