Il y a quelque temps, on m’a interrogé sur la différence qu’il pouvait y avoir entre un médiateur numérique et un médiateur culturel. L’idée était de savoir si un médiateur culturel qui travaille dans un espace d’art contemporain (par exemple) et qui utilise le numérique pour valoriser son espace fait de la médiation culturelle ou de la médiation numérique. Existe-t-il une définition unique de la médiation numérique ?
Médiation vers le numérique
Les univers numériques constituent à mon sens une culture à part entière. Accompagner le public vers le numérique, ce n’est pas uniquement former celui-ci à des compétences techniques autour d’un logiciel de traitement de texte ou de l’art d’effectuer une recherche sur internet. Cette partie didactique est bien entendue encore indispensable et elle est très souvent le domaine « régalien » des Espaces Publics Numériques.
Accompagner l’usager à se forger une culture numérique, c’est aussi lui donner les éléments qui vont lui permettre d’appréhender cet univers de manière autonome. Ainsi, il y a quelques années, accompagner un demandeur d’emploi, c’était lui créer une adresse de courrier électronique et lui apprendre à se servir du site de Pôle Emploi. Accompagner ce même demandeur d’emploi aujourd’hui, c’est en plus lui apprendre à gérer son identité numérique, lui donner des notions de droit à l’oubli, et l’initier à maîtriser sa réputation en ligne. C’est aller au-delà de compétences techniques pures et lui donner les codes culturels des univers numériques pour qu’il se les approprie.
Du numérique vers la médiation
Une autre définition de la médiation numérique est celle proposée par Silvère Mercier : Tout dispositif technique, éditorial ou interactif mis en œuvre par des professionnels de l’information-documentation favorisant l’appropriation, la dissémination et l’accès organisé ou fortuit à tout contenu proposé par une bibliothèque à des fins de formation, d’information et de diffusion des savoirs.
Il précise : Pour moi, la médiation numérique n’est donc ni de la communication ni du marketing public au sens strict, mais se situe au cœur des métiers de l’information-documentation, quelque part entre l’accompagnement à la recherche documentaire, la gestion/diffusion de contenus et l’animation de communautés.
Cette définition proposée pour les bibliothèques pourrait s’adapter aux équipements culturels (comme un espace d’art contemporain) mais aussi de manière plus large (on parle également de médiation numérique pour les offices de tourisme par exemple). Elle explique le processus mis en place par le professionnel pour le public et elle implique, de fait, que le public se soit approprié l’outil et les usages.
Des médiateurs pour la médiation numérique
Au bout du compte, il me semble que ces deux aspects de la médiation numérique convergent. Ils reflètent la nécessité de considérer la médiation numérique à l’échelle d’un territoire, afin que tous les aspects de cette médiation numérique puissent être pris en compte.
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